Colloque : la place de la langue arabe dans l’enseignement public
La langue arabe n’est pas un obstacle au développement du système de l’éducation nationale. C’est ce qu’a tenu à souligner le Chef du gouvernement lors de l’ouverture du colloque de «l’Initiative citoyenne pour une réforme de l’éducation et de la formation». Abdelilah Benkirane a été on ne peut plus clair en affirmant que la langue arabe n’a jamais été responsable du déclin que connaît le système de l’enseignement public. Toutefois, il s’est dit convaincu de la nécessité de s’ouvrir sur les autres langues, mais tout en préservant la langue arabe, qui reste «une composante vivante qui s’impose».
Le Chef du gouvernement a saisi l’occasion pour revenir sur la polémique ayant entouré
l’introduction de la «darija», comme langue d’apprentissage à l’école. «Envisager d’introduire la darija est une atteinte aux constantes sacrées de la Nation», a fait savoir le chef de l’Exécutif devant une pléiade d’experts et d’académiciens nationaux et étrangers. Ainsi, il a exhorté les participants à se pencher sur les solutions devant permettre la promotion de l’enseignement public. Pour lui, «la communauté des scientifiques est la seule habilitée à se saisir de la question de l’enseignement».
S’agissant de la langue d’enseignement, les initiateurs du colloque ont été catégoriques quant à la place privilégiée que devra occuper l’arabe dans le système éducatif. Pour eux, «l’arabisation du système éducatif marocain est nécessaire et il faut la préserver». Pour ce qui est de la langue amazighe, ils ont appelé à lui octroyer la place qui lui sied. En effet, la problématique liée à la gestion du pluralisme linguistique ne cesse de prendre de l’ampleur sur la scène nationale.
En témoigne la polémique entourant l’introduction de la darija et du bac international, section française. Pour consolider ce choix, l’initiative citoyenne propose le développement et la modernisation de la langue d’apprentissage, en l’occurrence l’arabe. À cela s’ajoute l’adéquation entre la langue enseignée dans les écoles et celle utilisée dans la sphère sociale, en l’occurrence les espaces publics, communicationnels et publicitaires.
Source : Le Matin/ P16 mai 2014 – Soumaya Bencherki,