Finance islamique : Un potentiel de 40% des actifs financiers
La finance islamique qui, de l’avis de plusieurs experts financiers, est un créneau encore peu développé en Afrique du Nord, dispose d’un grand potentiel de développement dans la région, plus particulièrement en Tunisie. La Tunisie ne compte jusqu’ici que deux banques «charia compatible » : Best-Bank, créée en 1983, et la banque Zitouna, fondée en 2010 par Sakhr El Materi.
C’est dans ce contexte que, en marge du Forum de Tunisie sur l’investissement, un rapport sur la finance islamique «Tunisie prudemment optimiste» a été rendu public. Il a été réalisé par Thomson Reuters, institution spécialisée dans l’information économique et financière, en collaboration avec plusieurs institutions financières islamiques. Les résultats du rapport se basent sur un sondage portant sur l’usage et la perception, au niveau national, des services financiers de détail, avec un accent particulier sur la finance islamique.
Le rapport fait ressortir «une forte demande concernant la finance islamique dans notre pays avec un potentiel pouvant atteindre 40% du total des actifs financiers d’ici 5 ans.
Il relève les points forts du contexte tunisien dont l’existence de services bancaires islamiques de détail, le soutien gouvernemental à ce genre de produit, à travers l’annonce de l’émission de Sukuks, en 2013, et la mise au point d’un nouveau fonds conforme à la Charia, en 2013.
Sur un autre volet, le document relève l’existence d’une clientèle significative non bancarisée, des banques conventionnelles intéressées et le financement des petites et moyennes entreprises, qui constituent autant d’opportunités à saisir pour la finance islamique.
« Les services bancaires de détail offrent de nombreuses opportunités en raison d’un faible niveau de satisfaction chez les consommateurs, d’une forte culture d’épargne chez les Tunisiens et l’existence d’une population non bancarisée assez importante (7% des personnes sondées) ».Cependant, le rapport prévient que «le retard dans l’adoption de réglementations spécifiques aura un effet négatif sur la confiance des investisseurs.
Dans l’analyse des résultats du sondage (selon un sondage réalisé dans les districts de Tunis, Sfax et Sousse), le rapport avance qu’une grande partie de la population est encline au respect de la charia», alors que moins de 12% des personnes sondées ont placé la conformité à la charia en quatrième position, dans leur réponse sur l’utilisation des services financiers. Ce critère est devancé par les facteurs liés à l’existence de service GAB, à des frais modiques et à la proximité de l’établissement.
Force est de remarquer que la finance islamique représente une opportunité pour la Tunisie nouvelle dans la mesure où elle offre des modes de financements innovants. Le secteur est d’ailleurs en plein boom dans le monde. Il réalise des taux de croissance de 15 à 20% par an en moyenne à l’échelle internationale et aucun cas de faillite d’une banque islamique n’a été enregistré dans le sillage de la crise financière internationale.
Source : Africanmanager/ juin 2013