Propositions de l’UMF pour l’organisation et le financement du culte musulman
L’Union des Mosquées De France a tenu, ce mercredi 30 mai 2018, à Paris une conférence de presse afin de présenter ses propositions pour l’organisation et le financement de l’islam de France. Ces propositions qui émanent d’une réflexion menée au sein des unions régionales des mosquées de France ont été finalisées au cours d’un séminaire des cadres de l’UMF à Strasbourg le 17 et 18 mars 2018. Regroupées dans un livret, les 31 propositions de l’UMF couvrent trois principales thématiques : l’organisation et la gestion du culte musulman, la formation des cadres religieux et le financement du culte musulman.
Sur la première thématique, l’UMF préconise l’organisation du culte musulman sur deux plans. L’un administratif et de gestion qui se veut une amélioration du CFCM et des CRCMs. Outre qu’avec le découpage à 13 régions, l’introduction de l’échelon départemental s’impose, l’expérience a montré que c’est au sein des départements que les principales questions cultuelles sont traitées avec efficacité.
Rétablir la confiance dans les institutions musulmanes est un enjeu majeur pour qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle. A l’instar de ce qui a été pensé pour toutes les instances publiques de notre pays, des chartes et mesures de moralisation et de transparence sont proposées.
L’autre plan concerne les instances religieuses et théologiques permettant aux imams et aux aumôniers de mieux assurer leur mission en travaillant d’une manière collégiale. Ces instances doivent être déployées également aux niveaux départemental, régional et national.
La deuxième thématique porte sur la formation et le statut des cadres religieux (imams et aumôniers). L’UMF souhaite une clarification du lexique employé pour les cadres (imam, khatib, recteur, mufti,…). Cette clarification utile et nécessaire implique l’élaboration de fiches de postes associant missions et compétences requises. Une meilleure coordination entre les instituts musulmans de formation pourrait aboutir à des programmes communs ou à un socle commun de compétences, facilitant par la même occasion l’évaluation et la procédure d’agrément des cadres religieux.
Par ailleurs, l’UMF préconise une meilleure articulation entre les formations des instituts musulmans et celles dispensées aux universités. Une solide formation universitaire en sciences humaines et sociales serait d’une grande utilité pour les cadres religieux et permettrait à ces derniers par la même occasion de bénéficier du statut étudiant tout au long de leur formation.
Cette partie aborde également la question du statut de l’imam et de sa couverture sociale. L’UMF propose de faire évoluer, via des dispositions optionnelles, les droits ouverts par la Cavimac.
La dernière thématique est consacrée au financement du culte musulman. Les pistes classiques du halal et du pèlerinage sont revisitées et clarifiées. L’UMF y aborde également la question des associations cultuelles (départementales, régionales et nationales) dédiées au financement et propose de les coupler avec un dispositif en ligne qui ferait le lien entre les donateurs et les porteurs de projets. Des options sur les baux emphytéotiques, les immeubles de rapport, les Sociétés Civiles Immobilières sont également proposées.
Ces propositions élaborées à partir d’une consultation très large aux niveaux des départements et des régions sont jugées par nos interlocuteurs comme sérieuses et crédibles. Nous entendons poursuivre notre réflexion sur d’autres thématiques du culte musulman en espérant que l’ensemble des composantes de l’islam de France puissent partager cette réflexion, se l’approprier et l’enrichir. L’UMF se tient donc à leur écoute, comme à celle des pouvoirs publics.
Les Propositions sont consultables ici
Paris, le 30 mai 2018
Union des Mosquées de France