ABOU AL ‘ABBAS AL-SABTI

Né en 524 de l’hégire, décédé en 601 à l’âge de 77 ans, paix à son âme.

Son nom complet : Abu Al- Abbas Ahmad b. Ja’far Al- Khazraji Al- Sabti. Il naquit à Ceuta (Sebta), orphelin de père, et décéda à Marrakech.

Réputé pour sa vivacité, son éloquence et sa force d’argumentation, personne ne réussissait à lui tenir tête ni à le démentir. Il était généreux et donnait aux pauvres nourriture et argent, et encourageait à faire l’aumône.

Il étudia auprès d’Abu ‘Abd Allah Muhammad Al- Fakhar. Puis, voyagea à Marrakech, capitale à l’époque et réputée « ville du savoir, du bien et de la bonté ».

Ibn Al- Zayyat Al- Tadili disait de lui qu’il agissait bonnement avec qui lui causait du tort, était plein de mansuétude et de bonté envers les pauvres, les orphelins et les veuves, et incitait à l’aumône.

Ibn Ruchd, Averroès, disait que la vision du monde qu’Abu Al ‘Abbas avait est que l’existence interagit avec le don et que le don indique que le donateur s’est débarrassé de l’associationnisme cachée dans le cœur : l’amour pour les biens.

Abou Al ’Abbas avait une vision du monde pleinement liée au don. Tout est don. Croire en Allah c’est savoir donner et se libérer des biens mondains que l’on possède. Cette création et ce qu’elle contient est le résultat de ce qu’Allah donne. La nature qu’Il a créé ne fait que suivre le pas en donnant elle aussi. Les obligations religieuses sont elles aussi des dons : Le takbir de la prière signifie l’abandon de tout ce qui est autre qu’Allah pour se donner à Allah seul, le jeûne pousse à l’aumône, la zakat annuelle est le don d’efforts d’une année. Le don est une lutte contre l’avarice, vice de l’équilibre social. Il voyait en toute chose le don comme moyen d’arriver au bien. Il ne voyait pas la bipolarité de la société comme marquée d’un côté par les riches et de l’autre par les pauvres, mais il voyait plutôt d’un côté les donateurs et de l’autre les avares. Le don est aussi une bonté d’âme et n’est pas exclusivement matériel : il peut être une bonne parole, une salutation, un service rendu ou une pensée envers l’Au- delà.

Abu Al ‘Abbas dit un jour à l’un de ses compagnons : « Donne ce que tu as au premier que tu rencontreras, même si c’est un juif ou un chrétien. »

Il disait aussi : « L’origine du bien dans cette vie et dans l’autre c’est le don. Et l’origine du mal dans cette vie et dans l’autre c’est l’avarice. »

Personnalités musulmanes, par Saadia Ait-Amer, lauréate de l’institut Mohammed VI de formation des imams morchidines et morchidates de Rabat

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