Communiqué

L’Union des Mosquées de France exprime sa profonde désapprobation du communiqué du président du CFCM ciblant particulièrement le président de l’UMF et à travers lui toutes les composantes de l’Union des Mosquées de France.

Ce communiqué, non daté, dont nous avons pris connaissance le 8 avril 2019, reproche au président de l’UMF dans des termes scandaleux d’avoir critiqué une « réforme » contestée du CFCM.

L’UMF tient à rappeler :

 (1) La tribune collective et le communiqué signés par l’UMF et des fondateurs du CFCM dont la Grande Mosquée de Lyon (GML), la Fédération Nationale des Musulmans de France (FMNF) et la Grande mosquée d’Evry (GME) ainsi que la Grande Mosquée Mohammed VI de Saint Etienne (GMSE), la Grande Mosquée de Strasbourg (GMS) et de nombreuses institutions et personnalités musulmanes,  sont une expression collective et libre sur un projet de réforme des statuts qui ne tient pas compte des attentes des musulmans de France. Faut-il rappeler que le président du CFCM l’a qualifiée lui même de « réformette » ?

(2) L’invitation de l’UMF à trois réunions sur la réforme du CFCM dont la dernière remonte au 10 novembre 2018 ne saurait être opposable au manque de consultation des mosquées et des musulmans de France sur l’organisation du culte musulman. Faut-il rappeler encore une fois que cette consultation qui n’a pas eu lieu a fait l’objet d’un engagement du président du CFCM à l’occasion d’un iftar du ramadan dernier auquel ont pris part le ministre de l’intérieur et de nombreuses personnalités ?

(3) Comment le président du CFCM peut-il annoncer (Saphirenews-7 avril 2019), avant même les élections du CFCM, que la présidence du CFCM sera partagée entre la Grande Mosquée de Paris, le RMF et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) à tour de rôle tous les deux ans ?  Faut-il comprendre que la direction actuelle serait prolongée sans élections ou que les élections n’auraient aucun effet sur le poids de la désignation ? 

(4) Prétendre que la départementalisation du culte musulman serait inscrite dans les nouveaux statuts est une contre vérité. Les conseils départementaux du Culte Musulman (CDCM) tels que prévus par ladite réforme du CFCM ne s’appuient sur aucune entité juridique. Ils seront informels et dirigés par des coordonnateurs désignés par un exécutif du CFCM. On est très loin de la demande formulée par les 3000 participants aux assises départementales organisées par les préfectures entre juillet et septembre 2018 et fortement appuyées par l’immense majorité des musulmans de France.

(5) Le conseil religieux du CFCM créé en 2016 par le bureau exécutif du CFCM et qui ne s’est jamais exprimé ni émis un quelconque avis, doit faire l’objet d’une réflexion sérieuse. L’entériner en l’inscrivant dans les statuts ne le rendrait pas plus crédible. L’UMF avait demandé que ce conseil soit l’émanation des conseils des imams et des cadres religieux. Permettre à ce conseil d’être légitimé par des institutions compétentes et de pouvoir agir de sa propre initiative sur le domaine de sa mission est un principe de bon sens. En voulant garder la prérogative de réunir à sa guise ce conseil, le bureau du CFCM a fini par le priver de s’exprimer et d’avoir une réelle existence.

(6) Le président du CFCM se targue d’avoir invité le président de l’UMF à plusieurs réunions. Mais il oublie que ce dernier est membre élu du bureau du CFCM ! A ce titre, il devrait être invité à toutes les réunions du bureau et participer à l ‘élaboration du projet de la réforme du CFCM. Dès lors, accuser le président de l’UMF de vouloir déstabiliser l’institution parce qu’il a pris sa responsabilité d’informer et d’expliquer les enjeux d’une vraie réforme du CFCM est une pure diversion. Le président de l’UMF avait la possibilité et le droit de dénoncer son exclusion du bureau exécutif et le remplacement d’autres membres du bureau sans aucune nouvelle élection contrairement aux dispositions statutaires. Il ne l’a pas fait et c’est tout à son honneur. Ce faisant, le président de l’UMF a voulu éviter à l’instance représentative du culte musulman des déboires supplémentaires. Au vu de la situation actuelle, le président de l’UMF et ses membres siégeant à l’assemblée générale du CFCM se réservent le droit d’utiliser tous les moyens légaux pour faire respecter les statuts.

(7) Dans une tentative de dernière chance, le samedi 6 avril 2019, une réunion a eu lieu entre certaines fédérations pour reprendre le projet de réforme du CFCM sur ses aspects les plus importants. Dans l’espoir d’obtenir une vraie réforme du CFCM, l’UMF s’est montrée souple quant à la répartition des membres désignés de l’assemblé générale et a effectivement signé un accord sur ce point particulier. Constatant le refus de toute évolution sur les autres points, notamment sur la mise en place d’une vraie consultation des musulmans de France via la départementalisation, l’UMF a informé le président du CFCM, dès samedi 6 avril 2019, que l’accord sur les désignés était devenu de facto caduc.

(8) L’UMF a informé le président du CFCM par courrier officiel que les membres de l’UMF siégeant à l’assemblée générale du CFCM ne participeraient pas à la réunion du 7 avril 2019 qui était entachée de nombreuses irrégularités.

En conclusion, l’UMF et des membres fondateurs du CFCM, inquiets de l’évolution de l’instance représentative du culte musulman et du manque de vision sur son avenir et d’ambition pour l’intérêt du culte musulman, ont pris leur responsabilité d’informer, d’expliquer et d’alerter les musulmans de France sur cette situation critique. Le bureau du CFCM prend la lourde responsabilité de creuser davantage le fossé qui sépare déjà l’institution représentative du culte musulman de ceux qu’elle est sensée servir. C’est donc le bureau du CFCM qui assume la responsabilité totale et entière du dysfonctionnement de cette instance et qui contribue grandement à sa déstabilisation et à sa mise en danger.

 

Fait à Paris le 10 avril 2019

L’Union des Mosquées de France

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