L’importance du Hadith Acharif dans la connaissance des préceptes et de la morale »
Le Pr. Boubakar Doukouri, Conseiller du président de la république pour les affaires islamiques du Burkina Faso, a animé jeudi 03 juillet 2014, en présence de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L’assiste, la deuxième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan 1435H.
La deuxième causerie du Professeur Boubakar Doukouri est sous le thème :« L’importance du Hadith Acharif dans la connaissance des préceptes et de la morale », s’inspirant du verset du Saint Coran « Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en ».
Le conférencier a d’emblée souligné que le thème choisi pour cette causerie revêt une importance particulière de nos jours, d’autant qu’une minorité s’emploie à instrumentaliser les hadiths du prophète à des fins de discorde et de division doctrinale et politique, un danger qu’accentue le recours aux moyens modernes de communication, se félicitant toutefois que face à cette velléité d’instrumentalisation, il existe des oulémas qui s’accommodent de la mission de défendre ces hadiths contre tout usage tendancieux en vue d’établir la vérité à leur sujet.
Il a, dans un premier temps, brossé un tableau de la signification du mot Hadith qui, selon les théologiens musulmans, englobe tout ce qui a été rapporté du Prophète Sidna Mohammed comme actes ou paroles et qui sont à même d’aider à comprendre et à expliciter les préceptes de la religion, ajoutant que le Tout Puissant a ordonné à son prophète de transmettre son message et d’en vulgariser le contenu, d’où l’importance de ces hadiths dans la connaissances des préceptes et de la morale. Il n’est donc pas étonnant que les hadiths soient la deuxième source de la législation en Islam après le Saint Coran dont les enseignements doivent être bien assimilés par les croyants en vue de consolider leur foi. Autant ces croyants ont besoin d’une connaissance saine du contenu du livre saint en ce qui se rapporte aux adorations, à la morale et à l’invisible, autant ils se doivent de se référer à la sounna immaculée du Prophète pour pouvoir percer ce que leur raison ne peut expliciter, a-t-il dit.
Contrairement au Coran qui a été transcrit sur des supports pour être fidèlement transmis aux futures générations des musulmans, les hadiths ne l’ont pas été et furent rapportés par des compagnons du prophète qui prenaient soin de veiller à rapporter fidèlement les gestes et paroles du messager de Dieu. Certains de ces rapporteurs de hadiths étaient parfois sommés de citer des preuves pour confirmer l’exactitude de ce qu’ils rapportaient, a dit le Alem Burkinabé, ajoutant que la plupart des Sahihs (recueils de hadiths) n’ont été prescrits sur des supports qu’à la fin du 2ème et au début du 3ème siècle de l’hégire à l’exception du Muwata qui est l’une des premières rédactions de la loi musulmane, compilée et éditée par Imam Malik.
Le conférencier a noté que la difficulté qu’il y avait à rapporter fidèlement tout ce qui émanait du prophète comme gestes et paroles avait amené certains, notamment parmi les peuples fraîchement convertis à l’Islam, ou servant tel ou tel intérêt, à mentir sur le prophète en lui attribuant de faux propos, en particulier en raison des animosités politiques ayant suivi le décès du prophète et des divergences doctrinales qui favorisaient certains hadiths conformes aux idées et aux doctrines de ceux qui les rapportaient.
Le Pr. Boubakar Doukouri a indiqué que cet état de fait avait conduit certains à renier l’utilité des hadiths pour comprendre les préceptes et la morale en appelant à se contenter du Saint Coran pour mieux cerner les desseins de la religion. D’autres soutenaient qu’un hadith ne peut servir de référence que si son contenu est exact et posaient même des conditions à cette fin relatives à la qualité et à la probité du rapporteur du hadith.
Le conférencier a cité cinq conditions pour que le hadith soit exact dont la qualité d’équité que doit avoir son rapporteur, son sens de l’exactitude et son souci de ne pas s’inscrire en faux vis-à-vis des vertueux parmi les musulmans, ajoutant que les ouléma de la Oumma islamique ont, depuis l’ère des compagnons du prophète, oeuvré à authentifier tout ce qui a été attribué au messager de Dieu comme gestes et paroles et énuméré des conditions qui aident à distinguer le vrai du faux parmi ces propos en se référant et en citant des exemples du livre saint.
L’Imam Malek Ibn Anas était au nombre de ces érudits connus pour leur fidélité et leur attachement à la Sounna du Prophète, puisqu’il tenait pour exacte ce que rapportaient les habitants de Médine sur le Prophète et dont l’action attestait de la véracité des hadiths rapportés, a poursuivi le conférencier.
Il a cité deux exemples de hadiths faibles qui ont été utilisés à mauvais escient, le premier est relatif à la division de la Oumma et le second concerne la Khilafa. Le premier n’a été rapporté ni par Al Boukhari ni par Mouslim dans leurs Sahihs respectifs, le second se distinguant par la faiblesse et le peu de savoir de son rapporteur.
Le conférencier a conclu en exprimant sa reconnaissance à SM le Roi pour les services qu’il déploie au service de la Sainte religion et de la Oumma Islamique dont la création par le Souverain d’un prix destiné aux « Ahl Al Hadith » qui jouissent de nombreux avantages dans le Royaume grâce à la haute sollicitude royale.