Mot du président du CFCM pour la prochaine rentrée scolaire
Dans la perspective de la prochaine rentrée scolaire, le président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) tient à rappeler sa position constante au sujet des caricatures. La loi de la République qui est notre règle commune autorise les caricatures. Cette même loi n’oblige personne à aimer les caricatures ou lui interdit de les détester.
Il tient à rappeler d’une manière solennelle que la publication ou la diffusion des dites « caricatures de Mahomet » pour expliquer un acte de terrorisme, justifier l’assassinat d’un Homme, proférer des menaces ou appeler à la vengeance sous quelle que forme que ce soit est en soi une profanation et une trahison du message du prophète lui-même. Le Prophète de l’islam (PBSL) a toujours ignoré les insultes le visant, n’a jamais cédé à la provocation ou tolérer les actes de vengeance.
Comme toutes les libertés, la liberté de caricature n’est pas absolue. Et comme toutes les libertés, elle est encadrée et limitée proportionnellement aux impératifs de l’ordre public. Il appartient aux institutions garantes des libertés et de l’État de droit de fixer ces limites et de les rappeler.
Les initiatives visant à diffuser les dites caricatures dans les établissement de l’enseignement pour promouvoir la liberté d’expression doivent être encadrées. Les musulmans de France doivent faire confiance sens de responsabilité des enseignants et des institutions éducatives. Face aux élèves, Ils sauront trouver les mots et les gestes appropriés dans pareils situations.
Les parents doivent de leur côté préparer leurs enfants à ces moments pédagogiques en leur rappelant le devoir de respecter l’enseignant en toute circonstance et la nécessité de faire des efforts pour mieux comprendre cette culture de la caricature et sa place parmi les modes d’expression dans notre société.
Enfin, il est fort utile de rappeler que la tradition musulmane rapporte qu’au passage du prophète Muhammad (PBSL) devant une foule, certains ont crié « Ô Mudammam » (mot arabe signifiant le détestable). Le prophète (PBSL) continua son chemin sans réagir. Certains de ses compagnons ont voulu attirer son attention sur ces cris, il se contenta de leur dire : « ils s’adressent à « Moudammam », moi, je m’appelle Muhammad ».
N’est-il pas plus conforme à cet exemple prophétique que d’ignorer ces caricatures et les considérer comme sans aucun rapport avec notre prophète ?
Paris, le 27 octobre 2020