Ne nous trompons pas de combat !
A la veille du procès des terroristes qui ont commis les attentats odieux de janvier 2015, nous rappelons que le débat sur ce qui est désigné par « les caricatures du prophète Mahomet » n’est pas l’objet premier de ce procès. Rendre justice à toutes les victimes et à leurs familles est l’objet principal de ce procès.
Ce dernier doit permettre d’établir les responsabilités des terroristes et de leurs acolytes et dire la vérité qu’attendent les familles des victimes pour pouvoir faire leur deuil.
Par une analyse approfondie des motivations de ces terroristes, ce procès doit également nous permettre de mieux nous protéger collectivement face à la menace terroriste et de mieux prémunir les futures générations contre la propagande extrémiste.
Raviver le débat sur « les caricatures » et l’ériger en symbole risque d’occulter les objectifs essentiels du procès. Il pourrait aussi faire naître le sentiment d’un traitement différentié et inéquitable entre les victimes.
Certes, ces terroristes et leurs complices doivent répondre de leur responsabilité dans l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, mais aussi dans l’assassinat de nos concitoyens juifs à l’Hyper Cacher et dans l’assassinat des policiers à Paris et Montrouge.
L’objectif essentiel de ce procès n’est pas de débattre sur la liberté de « caricaturer ». Comme toutes les libertés garanties par la loi, elle n’est pas absolue mais doit être respectée. Il en est de même de la liberté de détester certaines caricatures qui peuvent alimenter le racisme antimusulman. Celle-ci, qui doit être également respectée, ne saurait justifier en aucun cas l’usage de la violence.
Les musulmans de France doivent accepter tous les débats et combattre toutes les violences, notamment celles qui instrumentalisent la religion musulmane tout en bafouant ses principes et ses valeurs.
Ne nous trompons pas de combat, c’est le terrorisme sous toutes ses formes qui est notre ennemi et c’est contre lui que nous devons unir nos forces et déployer nos efforts et nos énergies.
Paris, le 2 septembre 2020
Mohammed MOUSSAOUI
Président de l’UMF