ABOU HAMID AL GHAZALI

Né en 450 de l’hégire, décédé en 505 à l’âge de 55 ans, paix à son âme.

Son nom complet : Zayn Al- Din Abu Hamid Muhammad b. Muhammad b. Muhammad Al- Ghazali Al- Tusi. Il naquit à Tus au Khorasan et y décéda. Il appartenait à l’école chaféite et avait pour dogme l’ach’arisme.

Il maîtrisait la jurisprudence et ses fondements ainsi que l’art de philosopher et d’argumenter. Il avait pour principe que la science devait être assimilée par les cœurs et non pas seulement inscrite dans les livres.

Il fit la rencontre d’Al- Juwayni, l’imam des deux saintes mosquées, et étudia auprès de lui. Al- Jouwayni disait de lui : « Al- Ghazali est une mer débordante de science. »

On disait de lui à son époque : « Al- Ghazali est le deuxième Imam Chafi’i. »

La plume d’Al Ghazali a laissé ses traces dans de nombreux domaines tels la jurisprudence et ses fondements, la philosophie, la purification des cœurs et l’éthique musulmane. Son savoir était tel qu’il se démarquait de tous et finit par être surnommé « Hujjatu al Islam », la grande preuve de l’Islam. C’est dire son investissement pour défendre la cause de l’Islam.

Le docteur Abd ar-Rahman Badwi a, parmi les cinq centaines de livres attribués à Al- Ghazali, fait l’inventaire des ouvrages dont il est avéré qu’Al- Ghazali est réellement l’auteur et de ceux sur lesquels un doute plane. On compte parmi ses livres : « Ihya ‘ulum al- din », la revivification des sciences de la religion, et « Al munqidh min al- dalal » où il présente une méthodologie rationnelle et structurée pour acquérir la science vraie, cette méthodologie a plus tard été reprise par les philosophes européens à l’époque des lumières au 17ème siècle.

Ses enseignements :

Après de nombreuses années d’études et de recherche dans de nombreux domaines, Al- Ghazali s’est focalisé sur l’essentiel que toute âme humaine devrait viser : les soins du cœur et le chemin menant à sa guérison. Il cherchait à couper son cœur de l’amour de ce bas- monde et rester inerte face aux attaques de ce monde d’illusion qui ne cesse d’accroître ses incitations destructrices.

Il décida de se soustraire aux yeux des hommes pour se donner tout entier au Créateur, ne désirant que Lui. Ce besoin de solitude avec Le Seigneur et de méditation est le reflet de ses paroles :

« J’ai réfléchi à l’intention qui me nourrissait lorsque j’enseignait et j’ai réalisé qu’elle n’était pas entièrement dévouée à Allah. Elle était plutôt animée par la recherche d’un statut et d’une renommée. J’étais sûr et certains d’être au bord d’une falaise croulante et que j’étais tout près de tomber dans le feu si je ne cessais de faire montre de prodiges. La vieillesse m’appelle : Voyageur ! Voyageur ! Il ne te reste que peu de temps à vivre et devant toi un long voyage ! Tout ce que tu es de science et d’actions n’est qu’ostentation et illusion. Si tu ne te préparer pas dès maintenant pour l’Au-delà quand donc le feras-tu ? Si tu ne te sépare pas dès maintenant de ces accroches mondaines quand donc le feras- tu ? Je ne cessai d’être tiraillé par les attractions de ce monde et par celles de l’au- delà. »

Cette remise en question est preuve de courage, bien plus, elle est recherche de vérité. Après cela, Al Ghazali se rendit à Damas où il passa deux années à ne chercher qu’à améliorer sa situation, purifier son cœur, sortir de la prison de la montre, des beautés du monde et du détournement d’Allah. Il invoquait beaucoup Son Seigneur tel un serviteur n’ayant d’autre issu que la porte d’Allah qui, répondit à son invocation et guida son cœur. Il était pleinement enclin au repentir, au retour vers Allah pour le bonheur éternel. N’est- ce pas que le bonheur éternel

est auprès d’Allah, Le Vivant qui ne meurt jamais ?

Abu Al- Faraj b. Al- Jawzi rapporte dans son livre « Al- thabatu ‘inda al-mamat », d’après Ahmed, le frère d’Al- Ghazali : « Un lundi matin, mon frère Hamid fit ses ablutions et accompli la prière. Après quoi il dit : « Je dois prendre mon linceul. » Il le prit, l’embrassa et le posa sur ses yeux en disant : « Je suis tout ouïe et obéissant pour faire mon entrée auprès du Roi. » Puis, il allongea ses jambes et se positionna en direction de La Mecque et mourut avant le lever du soleil. Peu avant sa mort, certains de ses compagnons lui demandaient conseil. Ce à quoi il répliquait : « Tâche d’être sincère. ». Et il ne cessait de le répéter jusqu’à sa mort.

Personnalités musulmanes, par Saadia Ait-Amer, lauréate de l’institut Mohammed VI de formation des imams morchidines et morchidates de Rabat

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